Ce kilim a été tissé par les Bakhtiar. Les Bakhtiar sont des nomades qui, en hiver, habitent les plaines du Khuzestan, autour de Shushtar (l’est de l’Iran). En été ils traversent le Zagros en direction de Chahar Mahal, à l’ouest d’Ispahan où ils font paître leur cheptel. Les Bakhtiar vivent dans une région sauvage où, il y a peu de temps encore, n’existait pas de moyens de communications modernes, ni routes carrossables. Les Bakhtiaris doivent leur réputation à une production originale d’une inspiration très personnelle bien avant qu’ils ne se laissent tenter par les attraits financiers d’une production commerciale. Mais ils ont le plus souvent tissé des kilims pour leur usage personnel. De ce fait, aujourd’hui peu de leurs kilims subsistent en bon état.

L’endroit et l’envers diffèrent. La technique utilisée dans ces kilims consiste à enlacer différentes couleurs de la trame à l’endroit où la couleur doit changer.
Pour la chaîne les tisserands utilisent très souvent du poil de chameau et parfois du coton bleu clair.
La palette de leurs tissages n’est pas aussi bariolée et variée que dans les tapis des Qashqa’i, une tribu voisine. Le tissage est peu serré et il n’y a pas de bord solide. La structure est peu résistante et n’est pas appropriée à l’emploi quotidien.
Mais malgré cela les Bakhtiar utilisaient leur kilim chaque jour. Quand un kilim était usé, on en tissait un nouveau.