Aucun document ne mentionne un contact personnel entre Elisabeth de Saedeleer et da Silva Bruhns. Cependant si le dessin reprend fidèlement le motif du tapis du « Normandie ». Il fallait pour ce faire disposer d’un carton bien précis. On peut se demander comment Elisabeth de Saedeleer se l’est procuré …
Le fait qu’elle a clairement laissé sa signature permet de se dire qu’il ne s’agit pas d’une copie malveillante d’un tapis si célèbre.
La famille de Saedeleer est entrée en contact avec d'anciens tisserands du mouvement Arts and Crafts lors d'un long séjour au Pays de Galles (1914-1921).
À leur retour, la fille Elisabeth, aidée de ses sœurs, a créé un atelier de tissage à Etikhove. Le père Valerius de Saedeleer est très impliqué dans tout ce qui se passe.
Le travail est de haute qualité, artisanal et exclusif. Les dessins sont fournis par des artistes tels que Gustaaf De Smet, Ossip Zadkine, Jaap Gidding, Albert Tytgat et Albert Van Huffel, mais aussi par le père Valerius.
Les frères Luc et Paul Haesaerts rejoignent l'Atelier vers 1925, et à la fin des années 1920, Paul Haesaerts est pratiquement le seul designer.
Dans les années 1930, la production de l'Atelier perd beaucoup de son éclat et de son originalité, le coût élevé du travail fourni étant certainement aussi un facteur, pour fermer ses portes en 1935.
Elisabeth reste une figure de proue du textile, notamment par son travail à La Cambre (Institut supérieur des Arts décoratifs de Bruxelles), où elle dirige la classe d'Art textile à la demande d'Henry Van de Velde depuis sa création.